Comment définir l’indéfinissable ? Comment mettre des mots sur une essence, une sensibilité, une manière d’être ? Être artiste, ce n’est pas juste peindre, jouer de la musique, danser, sculpter ou jouer la comédie. C’est ressentir le monde différemment, capter des instants, vibrer devant une ombre, un reflet, une note.

Que ce soit un film, un tableau, une danse, une mélodie, l’art touche chacun de manière unique, en fonction du moment, de l’âge, du lieu. Il réveille des émotions, certaines fugaces, d’autres persistantes.

Et pourtant, je suis là, aujourd’hui, le 30 mars 2025, sans inspiration, sans élan, rattrapé par un quotidien qui m’éloigne de ce qui me fait vibrer : le dessin. Alors j’écris, presque par dépit, sans savoir où cela me mènera.

Être artiste, c’est souvent être qualifié de perché, d’être à part. C’est être hypersensible, absorber le monde, se laisser toucher par un détail que personne ne voit. C’est s’attacher à un moment, une sensation, une odeur. C’est être nostalgique, anxieux, curieux des autres, et toujours en quête de sens.

Se remettre en question fait partie du jeu. Dans mes relations, mes choix de vie, et plus encore dans mes dessins. Rien n’est jamais figé.

J’ai lu quelque part qu’un artiste n’est jamais pleinement satisfait de son œuvre. C’est vrai. On observe, on compare, on cherche toujours à aller plus loin. Chaque dessin est une étape, une progression, une trace d’un instant figé dans le temps. Rien n’est jamais vraiment fini, car chaque œuvre reflète un état d’âme, un moment de vie.

Alors, quand vous achetez une de mes œuvres, vous achetez bien plus qu’une simple image. Vous prenez une part de moi, un fragment d’une émotion, un écho d’une pensée fugace, un ressenti que vous ne pourrez jamais pleinement décoder. Et c’est peut-être mieux ainsi.

Parce que je ne suis pas de ceux qui parlent facilement de ce qu’ils ressentent. Le dessin est mon exutoire, mon refuge. Il me permet de m’oublier, de suspendre le flot incessant des pensées, de faire taire le bruit du monde.

Alors, en achetant un de mes tableaux, vous ne prenez pas juste une image à accrocher au mur. Vous prenez un instant de moi, un fragment d’une pensée que je n’aurais peut-être jamais formulée autrement.

 

Lettre ouverte du 30 mars 2025.

Laguilb

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